and then, your whole world just fall appart.
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Les pieds en éventail sur la table, Moïra était devant la télé, zappant entre conneries et idioties. Son vernis était en train de sécher, elle ne pouvait donc pas bouger. Du haut de ses dix-sept ans, la jeune fille se prenait pour la plus belle et la plus riche de los angeles. Et elle n'avait pas vraiment tord. Depuis la fête inoubliable qu'elle avait organisé dans sa villa l'année dernière, elle était devenue la nouvelle Kardashian, en beaucoup plus belle et beaucoup plus jeune. Du moins, c'est ce qu'elle aimait se dire. « Mima, à quelle heure ils devaient rentrer les parents normalement ? » Mima, c'était la femme de ménage, qui s'était occupée de Moïra depuis sa naissance. Les parents Johnson étaient partis pour New-York plus tôt dans la semaine, ils avaient des choses à régler là bas, comme ils disaient tout le temps. Moïra n'avait aucune idée de ce qu'ils faisaient là bas, mais finalement, elle s'en fichait. « Vers midi, ils avaient dit. » Moïra jeta un coup d'oeil à sa montre et vit s'afficher quatorze heures. Septique et quelque peu inquiète, sachant que ses parents ne sont habituellement jamais en retard, elle se contenta de penser qu'il y avait juste un peu de trafic. Et ce n'est qu'une heure plus tard qu'on sonna à la porte. Les deux femmes, concentrées sur le ménage et leur émission télévisé sursautèrent. « Qui c'est ? » Mima avait un air désespéré sur le visage. Comme si elle présageait quelque chose de mauvais. Moïra se leva alors, et ouvrit la grande porte blanche de la villa Johnson. « Mademoiselle Moïra Johnson ? » Deux policiers se tenaient devant la porte. Moïra retint son souffle, très peu confiante. « Je suis désolée de vous apprendre cette triste nouvelle, mesdames. Mais il y a eu un accident de voiture et vos parents sont tous les deux morts sur le coup. » Moïra mit ses mains devant sa bouche, ne pouvant plus respirer. Elle se laissa tomber dans les bras de sa gardienne, coupée de toute force. Jamais elle n'avait ressenti cela avant. C'était comme un vide, un gros trou noir qui prenait de plus en plus de place à l'intérieur. Les policiers étaient entrés et les avaient dirigées vers le canapé pour qu'elle ne tombe pas sur le carrelage froid. Les sanglots s'étaient transformés en grosse larme, Moïra n'arrivait même plus à y voir clair. Elle avait mal, elle était en colère, elle était blessée. Il se passa vingt minutes avant que les femmes se laissèrent enfin calmer et puissent poser des questions. « Que s'est-il passé ? Etait-ce de leur faute ? » « Nous ne savons pas encore tous les détails de l'enquête. Mais à première vue, il semblerait que vos parents soient juste des victimes. Ils étaient au mauvais endroit, au mauvais moment. » Moïra ferma les yeux et pris sa tête dans ses mains. Ce n'était pas possible, c'était un cauchemar. Un véritable cauchemar.

Les jours qui suivirent ne furent pas vraiment joyeux. Moïra avait préparé un beau discours pour l'enterrement de ses parents et sa plus belle robe noire était de sortie. Chaque soir, la jeune femme s'endormait en pleurant. Elle avait perdu ceux en qui elle avait le plus confiance. Ceux qu'elle aimait pour la vie, sans interruption. Dès que Moïra fermait les yeux, elle imaginait la scène comme lui avait décrit le policier. Ils roulaient tranquillement, en rentrant de l'aéroport. Et là, un gros camion est passé, suivi d'une petite voiture qui faisait l'idiot sur la route. Il s'apprêtait à doubler le camion et il l'a fait, bien avant de voir la voiture de vos parents arrivés. Ils se sont percutés à toute vitesse. Ils sont tous morts sur le coup. Au moins, justice était faite. C'était que ce que Moïra ne cessait de se répéter. Il était mort, celui qui avait causé le décès de ses parents, et heureusement. Ce soir là, comme souvent, Moïra regardait une photo de toute sa famille réunie. Dans son grand lit, elle se sentait affreusement seule. Épuisée de penser, elle finit par s'endormir calmement. Son rêve le fut moins cependant. Elle marchait dans la forêt, d'un pas rapide. Comme si elle était suivit par quelqu'un, par quelque chose. On voyait une lumière au loin, puis deux, puis trois. C'était un petit village et apparemment, quelque chose ou quelqu'un poussait Moïra à aller vers ce village. Et c'est alors qu'elle trébucha. D'un coup, elle tomba nez à nez avec le sol et ce n'est qu'en se relevant qu'elle se rendit compte sur quoi elle était tombée : une pierre. Elle était ronde, blanche et étincelante. Moïra prit peur et se réveilla en sursaut. Haletante, elle n'avait aucune idée de ce que ce rêve signifiait mais elle ne voulait pas savoir. S'emmitouflant dans sa couette, des larmes coulèrent sur ses joues. Plus personne ne pouvait la consoler maintenant. Plus personne.

j'viens poser mes fesses ici, bisouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuus, loooooooooooove.